Extraits de « l’Axe du loup » tiré du voyage de Sylvain Tesson, de la Sibérie à l’Inde sur les pas des évadés du goulag.
« La seule chose que je puis offrir au paysage, c’est mon temps, et j’aime à donner des jours entiers à la pente des glaciers, des semaines à des déserts venteux, de longs mois à la piste. »
« Je fixe l’étrange clarté en songeant aux peuples de la lumière nordique dont le soleil, renaissant chaque été, aimante les yeux délavés couleur de glace morte. Dans la demi-clarté qui n’appartient ni au jour ni à la nuit, le corps refuse le sommeil; l’esprit, lui, bien qu’en éveil, plonge dans une humeur d’insomnie nocturne peuplée d’angoisses, de serrements de coeur et de sombres questionnements : une houle d’idées noires montées du fond de l’âme. »
Maxence FERMINE. Lettre d’amour, d’un certain amour…
Il est l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles :
- Neige, roman, Éditions Arléa (janvier 1999)
- Le Violon noir, roman, Éditions Arléa (septembre 1999)
- L’Apiculteur, roman, Éditions Albin Michel (aôut 2000), Prix del Duca et Prix Murat 2001
- Sagesses et malices de Confucius le roi sans royaume, recueil de 42 nouvelles, Éditions Albin Michel-Jeunesse (novembre 2001), coécrit avec Olivier Besson
- Opium, roman, Éditions Albin Michel (février 2002)
- Billard bluessuivi de Jazz blancet de Poker, nouvelles, Éditions Albin Michel (mars 2003)
- Amazone, roman, Éditions Albin Michel (février 2004), Prix Europe 1 2004
- Tango Massaï, roman, Éditions Albin Michel (février 2005)
- Le labyrinthe du temps, roman, Éditions Albin Michel (avril 2006)
- Le tombeau d’étoiles, roman, Éditions Albin Michel (avril 2007)
Chère Martine, Je ne sais que vous répondre tant votre lettre a causé en moi un profond émoi. Si je m’écoutais, je dirais que c’était une lettre d’amour. D’un certain amour. Je ne sais rien de vous et vous si peu de moi. Cela est si troublant et si beau que la grâce n’en est pas plus éloignée de la distance séparant une étoile d’une autre étoile. Je savais le pouvoir des mots et je dois dire que j’en use à loisir. « Neige » est une lettre d’amour que j’ai écrite pour les femmes et leurs sensibiltés. Maintenant, si je devais écrire une lettre pour chaque femme qui a été touché par ce livre, je crois que je me perdrais corps et âme. Je ne peux rien vous donner de plus que mes livres. Et que cette lettre – qui, en quelque sorte, est elle aussi un ultime message d’amour. Que l’ange vous garde à défaut de moi. Maxence Fermine
Malgré l’adresse, je n’ai jamais répondu. Je ne cache pas m’y être essayé à plusieurs reprises. J’ai déménagé un bon nombre de fois depuis et laissé beaucoup de choses derrière moi. Mais j’ai conservé cette lettre, comme un trésor à partager quelques années plus tard avec vous, en ce jour de la St Valentin.
Il m’arrive de former des voeux, les jours de pleine lune, selon un certain rituel… A cette époque, j’avais supplié le facteur de ne plus m’apporter que des lettres d’amour. Un jour, il a sonné et m’a dit : « je crois que j’en tiens une ! ». Après avoir refermé la porte du couloir du n°5 quai des Corsaires à Bayonne, je me suis assise sur les premières marches de l’escalier et j’ai décacheté l’enveloppe où mon nom et adresse étaient inscrits, d’une main inconnue. Je ne m’en suis jamais vraiment remise ! Je n’ai pas relu « Neige ». Mais je me suis offert et j’ai adoré tous les autres livres de Maxence Fermine…
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